La cérémonie du thé célèbre la beauté, l’harmonie et l’austérité.
C’est aussi, pour beaucoup de femmes, un métier. Aussi, de nombreux cours sont donnés de nos jours, afin d’enseigner à des élèves de tous âges les gestes minutieux de ce rituel.
« La cérémonie du thé requiert des années d’entraînement et de pratique… bien que l’ensemble de cet art, comme ses détails, ne signifie pas plus que faire et servir une tasse de thé. La chose la plus importante consiste à ce que l’acte soit réalisé de la manière la plus parfaite, la plus polie, la plus gracieuse et la plus charmante possible. » >Le thé en tant que boisson fut introduit au Japon au IXe siècle par un moine bouddhiste venu de Chine, où le thé était déjà connu, selon la légende, depuis plusieurs milliers d'années. Le thé devint rapidement populaire au Japon et commença à être cultivé localement.
La coutume de boire du thé, d’abord pour la médecine, et ensuite purement par plaisir, fut aussi largement répandue à travers la Chine. Au début du IXe siècle, l'auteur chinois Lu Yu écrit le Ch'a Ching (Le classique du thé), un traité sur le thé s'attachant tout particulièrement à sa culture et à sa préparation. La vie de Lu Yu fut fortement influencée par le bouddhisme, et particulièrement par l'école qui deviendra plus tard connue sous le nom de Zen, et ses idées vont avoir une forte influence sur le développement de la cérémonie du thé au Japon.
Durant le XIIe siècle, une nouvelle forme de thé, le matcha, est introduite. Ce thé vert en poudre, qui dérive de la même plante que celle produisant du thé noir mais non fermenté, fut utilisé tout d'abord dans les rituels religieux des monastères bouddhistes. Pendant le XIIIe siècle, les guerriers samouraï commencèrent à préparer et à boire le matcha. Les fondations de la cérémonie du thé étaient alors posées.
La cérémonie du thé fut développée comme une « pratique de la transformation » et commença à évoluer avec sa propre esthétique. C'est le cas, tout spécialement, du wabi. Wabi, signifie raffinement sobre et calme) est caractérisé par l'humilité, la contrainte, la simplicité, le naturalisme, la profondeur, l'imperfection et l'asymétrie qui met en valeur la simplicité à travers des objets non-ornés, des espaces architecturaux et la célébration de la beauté que le temps et l'attention donne au matériaux.
Durant le XVIe siècle, le fait de boire du thé se répand à travers tous les niveaux de la société japonaise. Sen no Rikyū, sans doute la figure historique la plus connue de la cérémonie du thé, introduit le concept de ichi-go ichi-e, littéralement « une fois, une rencontre »), une croyance selon laquelle chaque rencontre devrait être considérée comme un trésor qui ne pourra jamais se reproduire. Ses enseignements conduisent au développement de nouvelles formes d'architecture et de jardin, d'arts et mène au développement complet du sadō. Les principes qu'il transmit — harmonie, respect, pureté, et tranquillité — sont encore au centre de la cérémonie du thé de nos jours.